Techniquement, la différence entre un prêt et un crédit est que le second va créer de l’argent ex nihilo, même si on utilise souvent les deux termes de façon interchangeable.
Lorsqu’une banque fait crédit, elle inscrit cet argent sur le compte du client, et augmente donc ainsi la ‘masse monétaire’/‘quantité d’argent en circulation’(, merci Étienne Chouard !).
Lorsqu’un État a un déficit et émet des obligations de dette, c’est comme s’il faisait crédit, (c’est évident dans le cas d’un quantitative easing via la banque centrale, mais c’est tout aussi évident lorsque l’on considère qu)il suffit pour cela que l’État annule sa dette tout en convenant avec les banques que les comptes de ses débiteurs restent inchangés. Si l’on considère ces reconnaissances de dette comme faisant parti de la masse d’argent en circulation, alors il n’y aura pas de création monétaire lors de l’annulation de cette dette, et étant donné que l’on peut déjà échanger actuellement ces reconnaissances de dette contre tout ce qui a de la valeur alors on peut considérer que c’est déjà une création monétaire.
À supposer(, c’est débatable apparemment,) qu’une trop grande création monétaire(, sans destruction via remboursement des dettes,) va créer de l’inflation, alors un déficit mesuré permettrait une création monétaire sans trop d’inflation.
Du coup, pourquoi sacrifier tous nos acquis sociaux depuis 40 ans au nom d’une lutte contre un déficit que nous n’arrivons jamais à résorber ?
Si vous avez des critiques ou infos je suis preneur, merci
Ajout 1 : Accessoirement, c’est aussi 51Mds d’€ partant chaque année dans la poche des capitalistes, ~750€/an/personne, certes une broutille en comparaison des loyers, et plus encore de la plus-value(, dividendes et différences de salaire).
Ajout 2 : Rien à voir, mais rappel que les généreuses “aides” à l’Ukraine sont rarement des dons(, la Russie avait déjà assumée une fois, quasi-seule, le fardeau des ~80 milliards de dette de l’u.r.s.s., hors-sujet), c’est là aussi une création monétaire qui ne nous coûte rien d’autre qu’une augmentation de la masse monétaire(, tant que cette dette n’est pas remboursée,) et nous rapporte beaucoup en influence, puisque que nous n’envisageons pas de définir les conditions pour vivre en paix avec nos ennemis déclarés.
Ajout 3 : Et pourquoi continuer d’affliger les pays utilisant le franc CFA(, imprimé à Chamalières, près de Clermont-Ferrand,) d’intérêts cumulés immenses(, certains pays ayant déjà remboursés plusieurs fois le principal), en les contraignant à ouvrir leurs frontières via le FMI ou la banque mondiale. On pourrait au moins annuler leurs dettes vu tout ce que l’on ‘a pillé’/‘continue de piller’. Et puis les/nous aider bon sang, c’est quoi ce truc de s’en foutre des autres, comme s’il n’y avait que soi, c’est bizarre.
Y’a un aléa moral : ça récompense les “mauvais” comportements. Une dette c’est fait pour être remboursée, c’est le contrat dès le début (ou alors être “roulée”, remboursée par réemprunt, c’est ce qui a l’air de se faire en ce moment, d’où le fait que la charge de la dette augmente pour la France).
Et si on annule la dette FR, 0 personne voudra nous prêter après. Ou a des taux avec grosse prime de risque.
C’est pour ça que je précise que leur compte en banque ne changera pas, de leur point de vue ce sera comme si l’on avait remboursé la dette(, quant à la masse monétaire, elle ne diminuera pas vu que l’on aura pas vraiment remboursé la dette, et elle n’augmente que lors de l’émission d’obligations par le Trésor public(, ou de crédits par les banques à des particuliers)).
le compte en banque de qui pardon ? des prêteurs ?
oui : des prêteurs/créanciers.
J’ai parfois utilisé le mot débiteur pour parler de créancier dsl :/